Avec le même nombre de jours ouvrés que l’année dernière, l’Indicateur global ARTEMA a bien résisté pendant le troisième trimestre avec une reprise des facturations due en grande partie au secteur Automobile qui a vu ses immatriculations repartir en zone positive par rapport à la même période de 2021. Cependant, ce marché reste morose et le niveau de 2019 reste un lointain souvenir.
L’Industrie hors automobile se porte bien dans l’ensemble. Certaines professions ont observé un été plutôt calme mais sans inversion de tendance. Les commandes étaient moins nombreuses mais toujours là. Le mois de septembre a confirmé cette tendance.
Le carnet reste toujours solide, mais moins garni qu’au printemps. Pour beaucoup, l’année calendaire est déjà faite et sauf catastrophe, 2022 s’annonce positive, en valeur, pour l’ensemble des professions, en raison de carnets de commandes qui ont été bien garnis en 2021 et sur la 1ère partie de l’année.
Mais l’avenir s’assombrit : les soucis de matières, de pénuries de produits chez les clients engendrent parfois de lourdes conséquences. Pour une pièce (parfois même très petite et peu coûteuse) qui manque et plus particulièrement les semi-conducteurs, les clients ne peuvent livrer leurs machines et donc reportent leurs commandes aux fabricants de composants.
Mais le pire est ailleurs, un cataclysme énergétique et financier se profile à l’horizon.
La hausse du prix du gaz et de l’énergie en général induit une multiplication des factures énergétiques par 4 ou même par 7 chez nombre d’industriels, en particulier pour ceux qui intègrent du traitement thermique (opération indispensable pour nos professions). Les filières amont de nos professions : forge, fonderie, sidérurgie, traitement de surface… et toutes les industries fortement consommatrices d’énergie se voient menacées dans leur existence même et risquent d’être obligées d’arrêter leur production.
Autres indicateurs préoccupants : l’Allemagne qui est le principal pays client de la France s’attend à une récession imminente.
La Chine, elle, traverse une crise immobilière et peine à recruter, sans compter la reprise des confinements dans certaines zones. Les révisions à la baisse des prévisions de croissance du pays s’enchainent.
De manière générale, l’économie mondiale change. L’inflation mondiale est bien présente, les crises des matières premières et les différentes pénuries, les conséquences du conflit en Ukraine, ont été des éléments qui ont incité les banques centrales à remonter leurs taux, ce qui conduit notamment de manière automatique à faire baisser les marchés financiers.
Dans ce contexte de plus en plus fébrile, terreau fertile pour de nouvelles crises, les prévisions deviennent de plus en plus difficiles. Les professions ressentent toutes cette inquiétude générale, notamment pour le 2ème semestre 2023 mais à ce jour l’activité reste, tant au niveau des chiffres que des carnets, relativement correcte.
Achevé de rédiger le 26 octobre 2022 par Grégoire Hauseux
L’indicateur Global ARTEMA est un solde d’opinion qui offre une image de la conjoncture de toutes les professions d’ARTEMA depuis le mois de janvier 2008. Il compte environ 100 répondants chaque mois.
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